LES ENCHERES

  1. LES ENCHERES -:-- / -:--

J’en sais quelque chose
De toutes ces foires aux instruits
Qui nous imposent
De ne pas re-décorer notre univers
Disait un parfait inconnu
En écrivant à son frère.
C’est plus sûr de pouvoir envisager
Le monde et son passé,
Lui répondait son cadet.
Ça fait plaisir, de se dire,
Qu’on gagne de l’argent
Avec un travail sérieux,
Ca rassure au moins les parents.
Il y a que je peux pas me passer
De voyager,
J’ai jamais pu supporter
La stabilité.
J’apprends à aimer mon métier
En travaillant
Et j’apprends à progresser
Assidûment.

Et le temps passait, passait, lentement.
Et l’inconnu travaillait comme un dément.
Merci 1000 fois d’avoir,
Mais un peu trop tard,
Permis au jeune homme d’accéder
A la postérité.

J’en sais quelque chose
De la pauvreté, ses déboires et ses névroses.
Et une putain usée
Est 100 fois plus belle
Qu’une fille embourgeoisée
Des quartiers nord de Bruxelles.
Comme c’est beau de pouvoir satisfaire
Une femme honnête
Lui répondait son petit frère.
Ça fait plaisir, de se dire,
Qu’on fait un enfant
A une dame sérieuse,
Ca rassure au moins les parents.
Il y a que je peux pas me passer
De compagnie
Et on peut pas laisser pourrir
Les gens dans le soucis.
Envoie nous donc 100 francs,
Pour nous et l’enfant.
J’ai pas encore le niveau
Pour vendre tous mes tableaux.

Refrain

J’en sais quelque chose
de tous les problèmes d’argent
et de santé que je te cause.
Mais dis toi bien, frangin,
dis le à ta femme,
que soit je rembourse tout,
soit je rends l’âme.
L’argent qui passe entre mes doigts
Me revient avec les toiles
Que tu m’envoies.
Et à propos, frérot,
Dis le à ton cerveau,
Qu’on a autant besoin d’oseille
Que de ses deux oreilles.
Il y a que je peux pas échapper
A certaines crises,
La solitude et l’air du sud
Me font lâcher prise.
On pourrait trouver des artistes
En abondance,
De quoi remplir tous les asiles
De toutes les villes de France.
Refrain