LA MER D’ARAL

  1. LA MER D’ARAL -:-- / -:--

elle agrandit les pièces
et allonge les ombres
fait de la vie une messe
la rend triste et puis sombre
ressemble à lassitude
la solitude

elle rend les gens autour
aveugles et puis sourds
ils ne nous entendent plus
et puis ne nous voient plus
c’est pour ça qu’on se terre
nous les solitaires

elle choisit son moment
lorsque l’heure est grave
lorsque la page est blanche
que le manque s’entend
quand on est une épave perdue dans
la mer d’Aral

c’est comme ça qu’elle s’avance
en dernière compagne
petite dépendance
deviendra une montagne
d’amour et d’impuissance
c’est toujours elle qui gagne

on la trompe souvent
avec de pâles copies
l’illusion un moment
de savourer l’ennui
dans la fume ou l’alcool
de nos camisoles

et chaque fois elle revient
comme un dimanche matin
le temps travaille pour elle
en bonne mère maquerelle
jamais rien ne l’affole, elle sait bien
que la came isole

elle agrandit les pièces
et allonge les ombres
fait de la vie une messe
la rend triste et puis sombre
ressemble à lassitude
la solitude